Malaise à la maison de
retraire François-Ier de Villres-Cotterêts
Trois syndicats
appellent à la grève ce jeudi à l’Ehpad François-Ier. Ils dénoncent un
management autoritaire, une désorganisation des plannings et un mal-être du
personnel.
«Il n’est pas exclu qu’on manifeste
devant la mairie. Tout va mal dans cet Ehpad, depuis l’arrivée d’une nouvelle
direction » annonce un syndicaliste.
On suppose qu’on aura quatre personnes présentes sur neuf le matin et trois
sur neuf l’après-midi. Je ne sais pas comment je vais faire pour assurer la
continuité des soins. »
Cette cadre en charge du personnel
soignant qui tient à rester anonyme s’attend à un mouvement très suivi, jeudi.
Dans un communiqué de presse commun, la CGT, FO et Unsa annoncent « en
réponse à un mécontentement généralisé » une grève et un
rassemblement du personnel devant l’Ehpad François-Ier. « Il n’est
pas exclu qu’on manifeste aussi devant la mairie pour dire que tout va mal dans
cet Ehpad, depuis l’arrivée d’une nouvelle direction, il y a
18 mois », précise Christian Giovannangeli, secrétaire général FO
au CASCP.
Le texte des organisations dénonce un « management autoritaire
et répressif avec de nombreuses lettres d’intention de sanctions à l’encontre
d’agents » qui a pour conséquence « du stress, des
angoisses et une démotivation ».
Les syndicats reprochent une
désorganisation des plannings, un poste d’infirmier non pourvu et un mal-être
au travail illustré par « la quinzaine de personnels soignants
[qui] se seraient rendus à la médecine du travail pour se confier sur leur
souffrance ». Le bâtiment, pourtant récent, souffre lui aussi de
malfaçons. Une fuite aurait ainsi déclenché l’effondrement d’un faux plafond.
Dans le cadre du préavis de grève, une réunion s’est tenue le vendredi 19
avril entre une délégation syndicale, la direction locale de l’Ehpad et la
direction générale du Centre d’action sociale de la ville de Paris (CASVP),
dont il dépend. Cette rencontre a été l’occasion pour la direction de démentir
certaines accusations. « Elle a été hermétique à nos
revendications donc on a maintenu cette grève », dénonce de son
côté Christian Giovannangeli.
Le directeur est absent cette semaine. Mais la cadre qui nous répond ne nie
pas les tensions générées par des décisions mal acceptées d’une partie du
personnel : « On prend de plein fouet des années de direction
laxiste. Le poste non pourvu, cela ne dépend pas de nous. Les plannings revus,
il y a beaucoup d’absentéisme, des arrêts tous les quatre matins. J’aime les
personnes âgées, je ne peux pas laisser un établissement en sous-effectif. Il y
a des volontaires pour des heures supplémentaires donc je les appelle ».
La direction ne nie pas les tensions générées par des décisions mal
acceptées par une partie du personnel
Selon cette même cadre, cet absentéisme important est antérieur à la
nouvelle direction. « Avant, on avait recours à l’intérim à tout
va mais on n’a plus d’argent pour le faire. J’ai des injonctions du
siège ».
Se sentant visée par les accusations des syndicats, elle assume ses
choix. « Quand on dit “oui” à tout le monde, ça marche bien, mais
quand on dit “ça ne va pas être possible”, on est moins bien vu. J’ai déjà été
insultée, je fais face à des comportements qui heurtent mes valeurs
professionnelles. » Ce mouvement l’« attriste » et
elle ne le comprend pas. « Il y a d’autres moyens que la grève.
Mon bureau est ouvert. Quand ça passe par le biais des syndicats, ça envenime,
ça ne crée pas un climat serein et confiant ».
De leur côté, les syndicats attendent de la direction générale du CASVP qu’« elle
prenne les mesures qui s’imposent. Cette grève, c’est un moyen et pas une
fin. »
REMI HAVYARIMANA / Journal l'Union