: FO CASVP: Grève EHPAD "François 1er": Deuxième article de presse

mercredi 24 avril 2019

Grève EHPAD "François 1er": Deuxième article de presse



Malaise à la maison de retraire François-Ier de Villres-Cotterêts
   
Trois syndicats appellent à la grève ce jeudi à l’Ehpad François-Ier. Ils dénoncent un management autoritaire, une désorganisation des plannings et un mal-être du personnel.

«Il n’est pas exclu qu’on manifeste devant la mairie. Tout va mal dans cet Ehpad, depuis l’arrivée d’une nouvelle direction » annonce un syndicaliste.

On suppose qu’on aura quatre personnes présentes sur neuf le matin et trois sur neuf l’après-midi. Je ne sais pas comment je vais faire pour assurer la continuité des soins. »
Cette cadre en charge du personnel soignant qui tient à rester anonyme s’attend à un mouvement très suivi, jeudi. Dans un communiqué de presse commun, la CGT, FO et Unsa annoncent « en réponse à un mécontentement généralisé » une grève et un rassemblement du personnel devant l’Ehpad François-Ier. « Il n’est pas exclu qu’on manifeste aussi devant la mairie pour dire que tout va mal dans cet Ehpad, depuis l’arrivée d’une nouvelle direction, il y a 18 mois », précise Christian Giovannangeli, secrétaire général FO au CASCP.
Le texte des organisations dénonce un « management autoritaire et répressif avec de nombreuses lettres d’intention de sanctions à l’encontre d’agents » qui a pour conséquence « du stress, des angoisses et une démotivation ».
Les syndicats reprochent une désorganisation des plannings, un poste d’infirmier non pourvu et un mal-être au travail illustré par « la quinzaine de personnels soignants [qui] se seraient rendus à la médecine du travail pour se confier sur leur souffrance ». Le bâtiment, pourtant récent, souffre lui aussi de malfaçons. Une fuite aurait ainsi déclenché l’effondrement d’un faux plafond.
Dans le cadre du préavis de grève, une réunion s’est tenue le vendredi 19 avril entre une délégation syndicale, la direction locale de l’Ehpad et la direction générale du Centre d’action sociale de la ville de Paris (CASVP), dont il dépend. Cette rencontre a été l’occasion pour la direction de démentir certaines accusations. « Elle a été hermétique à nos revendications donc on a maintenu cette grève », dénonce de son côté Christian Giovannangeli.
Le directeur est absent cette semaine. Mais la cadre qui nous répond ne nie pas les tensions générées par des décisions mal acceptées d’une partie du personnel : « On prend de plein fouet des années de direction laxiste. Le poste non pourvu, cela ne dépend pas de nous. Les plannings revus, il y a beaucoup d’absentéisme, des arrêts tous les quatre matins. J’aime les personnes âgées, je ne peux pas laisser un établissement en sous-effectif. Il y a des volontaires pour des heures supplémentaires donc je les appelle ».
La direction ne nie pas les tensions générées par des décisions mal acceptées par une partie du personnel

Selon cette même cadre, cet absentéisme important est antérieur à la nouvelle direction. « Avant, on avait recours à l’intérim à tout va mais on n’a plus d’argent pour le faire. J’ai des injonctions du siège ».
Se sentant visée par les accusations des syndicats, elle assume ses choix. « Quand on dit “oui” à tout le monde, ça marche bien, mais quand on dit “ça ne va pas être possible”, on est moins bien vu. J’ai déjà été insultée, je fais face à des comportements qui heurtent mes valeurs professionnelles. » Ce mouvement l’« attriste » et elle ne le comprend pas. « Il y a d’autres moyens que la grève. Mon bureau est ouvert. Quand ça passe par le biais des syndicats, ça envenime, ça ne crée pas un climat serein et confiant ».
De leur côté, les syndicats attendent de la direction générale du CASVP qu’« elle prenne les mesures qui s’imposent. Cette grève, c’est un moyen et pas une fin. »
 MIS EN LIGNE LE 23/04/2019 À 19:36


 REMI HAVYARIMANA / Journal l'Union