Courrier adressé à la Maire de Paris
Madame la maire de Paris,
Les accords du Ségur de la Santé
signés par notre organisation syndicale ont pour seul et unique objectif la
revalorisation des rémunérations des agents de différents métiers relevant des
trois fonctions publiques.
L’inflation, le gel du point d’indice
depuis de nombreuses années, la pénibilité enfin reconnue de certains métiers…
ont été les facteurs déclencheurs à ces augmentations salariales dont nous
demandons une égalité de traitement pour les fonctions récemment listées mais
dont le financement est cette fois-ci diptyque.
Ainsi, les soignants et les personnels
des SSIAD ont bénéficié de 183 euros par mois. D’autres fonctions suivent et
lesdites revalorisations salariales similaires ciblent désormais les aides à domicile et la filière sociale
notamment les assistants de service social et les CESF via une prime
correspondant au complément de traitement
indiciaire (CTI).
Cette prime se caractérise par
l’attribution de 49 points d’indice majoré soit 183 euros par mois dont le
financement se scinde en deux parties :
70% à la charge de l’État et 30% pour la ville de Paris.
Or, ladite revalorisation actée par
des décrets issus des annonces de la conférence sociale nécessite une
transposition via une délibération pour être versée aux personnels susvisés. Le
hic, c’est que cette prime ne revêt pas un caractère obligatoire et vous seule
pouvez prendre cette décision.
Or, une seconde pierre d’achoppement viendrait
s’ajouter concernant cette indemnité, c’est que la ville de Paris, selon nos
dernières informations, ne serait pas en capacité de budgéter. Si cela
s’avérait définitivement exact, la réponse à l’absence d’attractivité et d’un
manque d’appétence pour candidater aux concours sur titres à la ville de Paris
serait toute trouvée.
Il est à noter aussi que les
travailleurs sociaux ne doivent en aucun cas être évincés, ostracisés voire
pénalisés et a fortiori privés de cette manne pécuniaire alors que les
paramètres négatifs foisonnent :
-pénurie d’effectifs (200 postes vacants),
-allongement des files d’attente,
-organisations
de travail défectueuses,
-mauvaises
conditions de travail,
-rapprochement
DASES/CASVP, le flou et l’opacité persistent.
Bref, des points noirs très souvent sujets à
des mésententes ou conflits inutiles.
Qui plus est, il serait dommageable et
préjudiciable pour l’image de la ville/capitale de vouloir persister dans cet
éventuel refus pour des raisons comptables et pis encore constituerait un très
mauvais message adressé à ces personnels qui œuvrent au quotidien pour
améliorer la vie des Parisiennes et Parisiens pour un certain nombre d’entre
eux en très grande précarité. In fine,
une non-reconnaissance de leurs missions salvatrices, humaines et sociales auprès
des usagers.
C’est pourquoi, au nom de tous les agents
concernés (travailleurs sociaux, conseillers socio-éducatifs, moniteurs
éducateurs, agents sociaux, psychologues, animateurs et adjoints d’animation)
j’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir prendre l’engagement
d’acquiescer à cette somme de 183 euros dont la charge totale pour la ville de
Paris reviendrait seulement à 55
euros par agent.
En vous remerciant,