: FO CASVP: PARIS : CAPITALE DE LA FRANCE.

lundi 9 septembre 2019

PARIS : CAPITALE DE LA FRANCE.



Avant la bataille de Paris, en l’occurrence, les élections municipales de mars 2020, un enjeu important pour toute la pléthore de candidats putatifs, il n’est pas inutile de rappeler le statut de la ville de Paris, ses multiples dérogations, ses effectifs, son budget, bref, tout ce qui fait son originalité jusqu’en 1977.

 

HISTOIRE DE PARIS

La ville de Paris fut longtemps identifiée à la figure du Paria depuis la nuit des temps par tous les gouvernements et notamment au cours des 18ème, 19ème et au mitan du 20ème siècle. La raison est simple : PARIS constituait le lieu et l’assise des révolutions importantes de notre histoire (1789, 1830, 1848, 1871…). Donc, par méfiance envers la ville de Paris, cette dernière sera dotée d’un statut particulier dérogatoire et, de ce fait, pilotée uniquement par l’État via le préfet de Paris, seul détenteur des pouvoirs municipaux a contrario des autres communes de France.

 

Or, tout a changé en mars 1977, date des premières élections municipales et la ville de Paris se dote d’un conseil municipal pour la première élu au suffrage universel et composé de 163 conseillers de Paris, qui lui-même élit son maire.    

 

Pour mémoire :

  Depuis 1977, 4 maires de Paris se sont succédé :
-Jacques CHIRAC de 1977 à 1995,
-Jean TIBERI de 1995 à 2001,
-Bertrand DELANOE de 2001 à 2014,
-Anne HIDALGO de 2014 à …              

                       

La ville de Paris dispose d’un statut à part dans son organisation administrative. En 1968, Paris est devenu ville et département et depuis 2017, la commune et le département ont fusionné au profit d’une nouvelle collectivité, la « Ville de Paris », gardant toutefois quelques spécificités.

 

La ville de Paris se différencie de ses homologues par le statut de ses agents : compte tenu de son autonomie tardive en tant que collectivité territoriale, le statut de ses agents est resté attaché à la fonction publique d’État, puis petit à petit a dû s’aligner sur la fonction publique territoriale. Cependant, les postes d’encadrement supérieur sont restés sur la fonction publique d’État.

 

La ville de Paris offre la particularité d’être considérée comme une collectivité territoriale, qui emploie des fonctionnaires territoriaux… qui n’appartiennent cependant pas à la fonction publique territoriale.

 

En effet, la loi de 1984 qui crée la fonction publique territoriale indique dès cette époque que les fonctionnaires parisiens relèvent d’un statut particulier en Conseil d’État.

 

Cela permet par exemple d’organiser ses propres concours de recrutement. Les fonctionnaires de la Mairie de Paris sont organisés en corps, comme ceux de la fonction publique d’État, et leurs statuts et rémunérations sont fixés par référence à ceux des emplois équivalents de la fonction publique d’État, territoriale ou hospitalière.

 

 Les évolutions indiciaires sont donc celles appliquées aux différents corps avec lesquels les statuts parisiens sont en correspondance. S’agissant des congés, le temps partiel ou la notation, ces dispositions relèvent de la fonction publique territoriale.   

 

QUELQUES CHIFFRES         

Le budget de la capitale (total dépenses d’investissement et dépenses de fonctionnement) est de 9,4 milliards d’euros en 2018 pour 52 000 agents (ville et département), loin devant la métropole de Lyon et son budget de 3,3 milliards d’euros et ses 9 200 agents.

 

                     La dette de la ville de Paris est de 5,7 milliards (chiffres de 2018).  

 

En ce qui concerne la durée annuelle du temps de travail, cette dernière résulte du protocole de 2001 qui fonde l’horaire de référence à 39 heures par semaine (7h 48 par jour), compensé par l’octroi de 22 jours de JRTT dans les sections et de 25 JRTT dans les EHPAD, mais compte tenu des différents congés (32), le temps de travail actuel annuel revient à 1552h et ce temps de travail a été acté par la Mairie de Paris.

 

Autre originalité du statut, les fonctionnaires parisiens bénéficient de 25 jours de congés par an, auxquels viennent s’ajouter les 4 « jours du maire ». Enfin, certaines sujétions sont prévues pour certains agents du CASVP intégrées dans le cycle de travail.

 

CE QUI RISQUE DE CHANGER.

La loi de transformation de la fonction publique biffe d’un coup de crayon la spécificité parisienne reconnue depuis la nuit des temps. L’Histoire de Paris et ses multiples soubresauts révolutionnaires ont personnalisé la capitale comme une entité administrative, politique, économique, sociale et culturelle à part, et, donc, inimitable et unique en son genre.

 

Pour preuve : la Mairie de Paris avec ses 52 000 agents, ses 63 corps de métier et ses 23 statuts d’emplois fonctionnels traduit au vu de ces chiffres sa parfaite spécificité, sa grandeur et son exceptionnelle originalité. Qui peut concurrencer une telle forteresse en termes statutaire et financier. Bien évidemment, aucune des 36 000 communes de l’Hexagone.

 

Malgré ces faits notoires, la loi de transformation de la fonction publique fait fi de cette spécificité statutaire parisienne et s’attaque sans vergogne au statut général des fonctionnaires créé depuis 1946. Une aberration !

 

Conséquence : une perte de nos congés du « maire », un allongement du temps de travail (1607h), un statut modifié : des recrutements massif de contractuels, le recrutement par concours qui constitue la voie royale d’accès à la fonction publique devient métaphoriquement une route communale ouverte à tous les vents, une mise au pas des organisations syndicales en leur ôtant des droits légitimes et réglementaires…., une remise en cause du droit de grève…

                       

FACE À CETTE LOI SCÉLÉRATE ET INIQUE, UNE SEULE RÉPONSE.

 

« UNE MOBISATION MASSIVE DE TOUS LES SYNDICATS »

DÈS SEPTEMBRE 2019, AUCUN RÉPIT POUR CE GOUVERNEMENT.

CETTE LOI DOIT REJOINDRE AU PLUS VITE LES POUBELLES DE L’HISTOIRE.