: FO CASVP: EHPAD du CASVP dans la presse

mercredi 28 septembre 2011

EHPAD du CASVP dans la presse

Les syndicats FO et CGT du CASVP appellent tous les agents des EHPAD à un rassemblement devant l’hôtel de ville à 14h30 le jeudi 13 octobre 2011. Un préavis de grève en bonne et due forme a été transmis par courrier, ce jour, au maire de Paris et à la Directrice Générale du CASVP.



Article paru dans le journal "métro" le 27 septembre 2011
Des "soins expéditifs" pour les personnes âgées


Cela fait plus de vingt ans qu'il est soignant plus d'une décennie qu'il exerce à la résidence Alquier Debrousse, dans le XXe arrondissement. Pour des raisons évidentes, cet employé a préféré garder l'anonymat. Comme nombre de ses collègues soutenus par les Syndicats Force Ouvrière et CGT, celui que nous appellerons Marc dénonce aujourd'hui ses "conditions de travail" et la "réduction des effectifs dans le but de faire des économies" et ce, au détriment du bien être des séniors dont il est chargé au sein de cet établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) géré par le Centre d’Action Sociale de la Ville de Paris (CASVP).

"Kiné et jardiniers servent les repas"

Selon Marc, affilié au syndicat Force Ouvrière, la dégradation des soins à la résidence Alquier Debrousse a débuté en 2010 et n'a fait qu'empirer. "Le manque d'effectif est criant. Tout le monde ici fait un peu tout et n'importe quoi. Par conséquent, nous ne pouvons qu'offrir de mauvais soins aux 300 patients dont nous avons la charge". Les exemples ne manquent pas: " Nous avons vu la directrice faire des lessives, les soignants s'occuper des poubelle ou encore les surveillants, jardiniers et kinésithérapeutes servir les repas aux résidents...".

Une soignante, pour 27 "Alzheimer"

Pire encore, le personnel syndiqué dénonce une situation parfois désastreuse à l'étage où se trouvent les chambres qui accueillent les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer ou de troubles apparentés. "Il est arrivé souvent qu'il y ait une seule aide-soignante pour 27 patients à cet étage... En théorie, il devrait y en avoir trois" souligne Marc. Le soignant ne comprend toujours pas la réponse de sa direction face à ces problèmes. "On nous dit que les effectifs sont suffisants mais c'est faux. Entre les personnels qui sont épuisés et sont en arrêt maladie, les formations et le reste, nous sommes toujours à flux tendu".

Les soignants, des "robots"

Pour preuve encore de la situation, les personnels évoquent la durée de la toilette pour personnes âgées. "En théorie, nous devons consacrer entre 10 minutes et 15 minutes pour faire la toilette de chaque résident, dit l'un d'eux. Aujourd'hui, les soins sont expéditifs, nous y consacrons 5 minutes au plus car il faut toujours filer pour faire autre chose". A Alquier Debrousse, "un service de qualité ne peut plus être assuré, les personnes âgées et leurs familles sont désemparées" affirme de son côté la CGT. Marc regrette aujourd'hui le temps où il pouvait faire un travail de qualité. "Nous n'avons plus le temps de discuter avec les personnes âgées accueillies à Alquier Debrousse. On est devenu des robots... On fait partie de leur fin de vie mais nous n'avons plus le temps de les accompagner. Si ma mère était malade, jamais je ne la mettrais là".

Négociations avec Delanoë

La situation serait, selon FO, la même dans plusieurs des 14 autres établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) gérés par la Ville à Paris. " L’Etat s’est désengagé de ce secteur laissant la part belle à des groupes privés qui n’offrent pas davantage de moyens. Aujourd’hui, les personnes âgées ne sont plus considérées, l’Etat quant à lui, par son discours sur la contribution financière solidaire, les présente comme un fardeau opposant les générations entre elles " souligne le syndicat dans un communiqué.

La direction conteste

Contactée par téléphone, la direction du centre d'action sociale de la Ville de Paris conteste les accusations qui lui sont faites. "Alquier Debrousse est un bon EHPAD. Il arrive que des agents soient absents, mais nous avons recours systématiquement à l'intérim, affirme Laure de la Breteche, directrice du CASVP. Que dans un contexte national complexe de réduction des moyens de l'assurance maladie, le personnel se pose des questions, c'est normal. Mais la situation qu'il dénonce est fausse. On stigmatise la résidence Alquier Debrousse alors qu'il n'y a aucune raison pour cela". Diane Pulvenis, à la sous-direction des services aux personnes âgées rejoint ce discours indiquant que les moyens attribués à la gérontologie étaient de plus en plus faibles. Elle précise toutefois qu'Alquier Debrousse connait actuellement quelques problèmes du fait d'une situation conjoncturelle. "Il y a 4 postes d'infirmiers vacants sur 33 au total, précise-t-elle. Nous sommes en recherche de candidats... La situation sera réglée au plus tard en décembre".

Manifestation et grève?

Mais les personnels, à bout, ne comptent pas attendre deux mois. Réunis en assemblée générale ce mardi depuis 13H30, ils souhaitent "l'ouverture de négociations rapides avec Bertrand Delanoë, maire de Paris mais aussi Président du conseil d'administration du CASVP". Leur objectif: "débloquer les moyens qui permettront la création d'effectifs et une revalorisation salariales des personnels soignants". Sans ces négociations, les personnels iront "manifester devant l'Hôtel de Ville" et n'excluent pas un mouvement de grève.


Dernière minute: Les syndicats FO et CGT du Centre d’Action Sociale de la Ville de Paris (CASVP) ont annoncé ce mardi à 15 heures qu'ils déposeront dès demain un préavis de grève pour la journée du 13 octobre. Une manifestation sera organisée ce-même jour à partir de 14h30 devant l'Hôtel de Ville. Ils demandent des effectifs supplémentaires et de meilleures conditions de travail.