: FO CASVP: Lettre ouverte au Mairie de Paris

dimanche 27 février 2011

Lettre ouverte au Mairie de Paris

Le Maire de Paris a présenté via une communication au conseil de Paris la future réforme du soutien à domicile (SAD) du CASVP.

À cet effet, des mesures urgentes et de nature radicale ont été prises et doivent normalement se mettre en place au 1er trimestre 2012.

Un constat s’impose pour comprendre la situation à venir.

Nombre d’associations privées d’aide à domicile et aux services à la personne subventionnées par la ville de Paris depuis des années subissent une crise financière sans précédent.

Ainsi, les unes après les autres déposent le bilan, en situation de liquidation judiciaire, laissant sur le carreau des milliers de licenciés.

Pour faire face à cette situation, le maire de Paris a décidé de prendre un grand nombre de dispositions calquées sur les recommandations du rapport commandé début 2010 par le Gouvernement à l’IGAS et l’IGF au nombre de trois s’adressant aux services d’aides et d’accompagnement à domicile : assumer une politique sociale efficiente et mutualiser les SAAD.

Désormais, les SAAD seront composés de 6 plates formes et les aides à domicile devront intervenir sur leur secteur et sur plusieurs arrondissements la semaine, samedi, dimanche, jours fériés et jusqu’à 21H

Pour information, les aides à domiciles du CASVP perçoivent en moyenne entre 1200€ et 1300€ par mois et sont domiciliés à 95% hors de la capitale et en province.

Cette réforme s’inscrit dans une politique de sauvegarde de l’aide à domicile et des services à la personne.

Bien évidemment, le vieillissement de la population et la volonté coûte que coûte des personnes âgées de rester à leur domicile implique de repenser l’organisation et le fonctionnement des SAAD.

De surcroît, le financement assuré, hier, en partie par la caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) supplanté depuis 2002 par l’allocation personnalisée autonomie (APA) modifie grandement les données du problème en axant les services sur les personnes âgées dépendantes. Le budget voté en décembre s’agissant de l’APA s’élève à 138 millions € pour 17 531 bénéficiaires.

Notre organisation n’est nullement hostile à une réforme des SAAD mais pas à n’importe quelles conditions !

Le SAD est composé de conseillères en économie sociale et familiale responsables du service, de CESF de terrain, de secrétaires administratifs, d’adjoints administratifs, de secrétaires médicale et sociale et de 350 aides à domicile.

Cette réforme va changer radicalement l’organisation de ce service. Nombre d’agents responsables vont devoir le quitter ainsi que les responsabilités qu’ils exerçaient depuis des années sans connaître exactement leur nouveau lieu d’affectation. En outre, on sait déjà que non sélectionnées, elles perdront le bénéfice de la nouvelle bonification indiciaire (NBI).

Les 6 préfigurateurs ont été nommés et font fonction de chargé de mission sans avoir la certitude de leur maintien pérenne à l’issue de la phase transitoire.

Les CESF de terrain très attachés à leurs prérogatives sont elles aussi dans l’expectative et le flou le plus total quant à leur devenir dans ce service si ce n’est que grossir les rangs des services sociaux faute de postes suffisants dans les futurs SAAD.

Quant aux autres agents, SA, SMS et adjoints administratifs dont la plupart instruisaient des aides facultatives, port du repas, téléalarme…, ces derniers devront obligatoirement être affectés dans d’autres services ou sections dans la mesure où ces prestations seront disjointes des nouveaux SAAD.

Sur la réforme proprement dite, notre syndicat en accord avec nombre d’agents privilégie la communication à outrance accentuant en cela le nombre de bénéficiaires et permettant ainsi de conserver non seulement le personnel existant mais aussi de garantir les horaires actuels des aides à domicile.

À cet égard, vous comprenez, Madame la Présidente, qu’on ne peut demander à des agents intervenant chez des personnes âgées de travailler jusqu’à 21h le samedi, dimanche et jours fériés et a contrario refuser catégoriquement devant les médias l’ouverture le dimanche des commerces et magasins parisiens.

Une étude et un bilan doivent être entrepris sur la situation familiale et des trajets travail/domicile de chaque aide à domicile avant la mise en place de ce projet.

Autrement dit, une autre organisation est possible et indispensable. Le SAAD ne peut fonctionner qu’avec l’accord de tous, sans contrainte et sans obligation.

Conscients des nouveaux problèmes liés au vieillissement de la population et des réformes à entreprendre pour pérenniser le SAD, les aides à domicile demandent à être écoutés, entendus et notamment s’agissant de leur situation privée et familiale.

En conséquence, j’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir prendre en compte ces faits et ces propositions sans lesquels cette réforme est vouée à l’échec.