UN RAPPEL
Au
début des années 1990, Monsieur Antoine DURRLEMAN, délégué aux affaires
sanitaires et sociales de la ville de Paris chapeautait le CASVP et la DASES.
En
somme, ce haut fonctionnaire était le responsable en titre de ces deux entités
administratives et sociales qui disposaient chacune d’un directeur général, ce
qui préfigurait à terme une fusion, une mutualisation ou un regroupement
desdites entités. Mais voilà, le statut de Paris à l’époque ne le permettait
pas et nous verrons pourquoi.
LA MAIRE DE PARIS ANNONCE DES
MESURES.
Invitée
par le Sénat le 29 juillet 2020, la maire de Paris a exposé un nombre de
mesures et notamment en ce qui concerne la fusion DASES/CASVP. Ce projet
ressort des tiroirs mais il est utile de préciser qu’en 2013, Madame Claire
BRISSET, médiatrice de la ville de Paris, soulignait déjà dans son rapport la
« complexité » de l’action sociale et médico-sociale de la capitale. Venons-en
aux faits.
ANALYSE FO
POURQUOI CETTE MESURE DE FUSION
PREND-ELLE CORPS AUJOURD’HUI ?
- Le
département met en œuvre la politique sociale via la DASES.
- La
commune joue un rôle de la mise en œuvre de l’action sociale sur le territoire
parisien grâce aux services du CASVP.
Depuis
le 1er janvier 2019, Le département et la commune de Paris constitue une collectivité unique. Cette
innovation peut-être anodine ne l’est certainement pas et modifie l’ossature
actuelle administrative et sociale en permettant la fusion de ces deux entités
que sonLt la DASES et le CASVP.
LES CONSÉQUENCES DE CETTE FUSION.
Ladite
fusion amène tout de même plusieurs réflexions et s’inscrit dans un projet
largement avancé et dont les premiers signes avant-coureurs ont été relevés par
notre organisation syndicale via nos tracts sur la création de MAISONS DES
SOLIDARITÉS. Les CASVP des arrondissements des 15ème et 16ème
seront les premiers concernés.
L’OBJECTIF DE LA FUSION
DASES/CASVP.
Cette
fusion permettra le regroupement de toute l’action sociale via les futures
Maisons des solidarités au sein desquelles seront concentrés dans un même lieu,
l’accueil du public, son orientation et les principaux services sociaux.
L’objectif
de cette centralisation des services, c’est décloisonner les structures, abolir
les allers-retours, les va-et-vient incessants, c’est de permettre aux usagers
de la capitale de connaître et de bénéficier dans un temps record de toutes les
prestations d’aides sociales facultatives ou légales auxquelles ils peuvent
prétendre et en outre d’être renseignés ou de déposer des dossiers pour d’autres
organismes extérieurs au CASVP (CNAV, Pôle emploi, CNAVTS…).
In
fine, les CAPI et EPI retourneront dans le giron du CASVP via cette fusion et
constitueront le bouclage définitif de la grande Maison des Solidarités : UN
GRAND SUPER MARCHÉ DE L’ACTION SOCIALE ET MÉDICO-SOCIALE.
QUESTIONS FO
Qui
peut être contre ce projet de fusion dont le but primordial est d’aider, entre
autres, les classes sociales les plus défavorisées. De cette double crise
sanitaire et économique sans précédent, les première victimes ne seront-elles
pas les personnes les plus fragiles tant sur le plan physique que pécuniaire ?
Sans aucun doute. L’aide sociale sous toutes ses formes sera non seulement indispensable
mais salutaire. Un bémol tout de même subsiste ! Toute cette générosité ne doit pas se faire
à n’importe quel prix !
Ce projet de fusion porte en germe
nombre de questions ?
-
Cette fusion doit-elle s’effectuer a minima ? Autrement dit, avec des
effectifs réduits.
-
Ce projet de fusion doit-il être à terme la variable d’ajustement des
politiques de baisse récurrente des dépenses de fonctionnement ?
-
Ce projet de fusion dont on connaît la philosophie sous-jacente n’est-il pas in
fine la résultante du triste bilan actuel : plus d’une centaine de postes
d’assistants socio-éducatifs vacants ?
-
Ce projet de fusion ne va-t-il pas accélérer : -la polyvalence, -le
glissement des tâches, -homogénéiser les fonctions, -introduire à grande
échelle l’interchangeabilité avec pour conséquence la disparition des
spécificités de chacun pour laisser uniquement le champ libre à la quantité au
détriment de la qualité. Recevoir, recevoir, recevoir…, du public ne constituera
t-il plus que le seul gimmick du
CASVP ?
Toutes ces questions et interrogations seront
posées par notre syndicat lors du prochain comité technique d’octobre 2020. Des
informations plus précises seront distillées au prochain comité central
technique de la rentrée. Notre syndicat ne manquera pas de vous informer.