En septembre dernier, FO
relatait les faits d’un agent du CASVP « Monsieur M » qui était accusé à tort de vol par notre
direction générale. Non seulement notre collègue, agent de catégorie C, avait été traduit en justice au Tribunal
de Grande Instance (TGI de Bobigny) mais la direction générale s’est portée
partie civile avec également un passage en Commission Administrative Paritaire siégeant
en conseil de discipline.
Le Tribunal de Grande
Instance de Bobigny a conclu à la relaxe de notre collègue, alors qu’une peine de 18 mois de prison avec
sursis était demandée par le procureur général. La direction générale
du CASVP demandait en raison d’un soit disant préjudice moral, la somme
de 3000€ et le versement 2000€ en vertu de l’article 475-1 du code de
procédure pénale. Rappelons que notre collègue a un salaire avoisinant les
1500€ par mois.
Une nouvelle fois, notre
détermination et celle de nos avocats partenaires ont payé et notre collègue
incriminé a été RELAXÉ. Le tribunal a
statué comme suit:
« Déclare non coupable
Monsieur … et le relaxe pour les faits qualifiés de VOL. Déboute la partie
civile (CASVP) de ses demandes du fait de la relaxe ».
Par ailleurs, un dossier disciplinaire est constitué à charge par la
direction générale.
Un retour sur la CAP siégeant
en conseil de discipline s’impose :
Lors de ce conseil de
discipline, la défense de « Monsieur
M » était assurée par un permanent syndical FO CASVP qui a pu éviter
la sanction la plus lourde (4ème groupe) s’agissant de la radiation
des cadres (licenciement) demandée par la direction générale.
Les membres élus du
personnel ont suivi les arguments portés par le défenseur FO et ont à
l’unanimité réfuté cette grave sanction alors que les représentants de
l’administration ont voté sans aucune compassion le licenciement de notre
collègue affectée au CASVP depuis 2008 et toujours très bien noté et apprécié
par ses différents responsables de service.
Un
dossier constitué à charge pour les raisons suivantes :
1.
Le
dossier disciplinaire constitué par le CASVP a été transmis comme il se doit
aux représentants de l’administration (désignés par la direction générale) et
les représentants élus du personnel. À ce dossier, était joint un dépôt
de plainte déposé par la direction locale.
Ainsi,
la communication de cette pièce au dossier disciplinaire représente une
atteinte à la présomption d’innocence.
Preuve que ce dossier a été monté à charge
et a pour objectif d’influencer les représentants de l’administration à cette
CAP disciplinaire. Les faits ont donné raison à « Monsieur M » qui a d’ailleurs été relaxé et déclaré NON
COUPABLE par le Tribunal correctionnel.
2.
Pour
information, dans les affaires disciplinaires, le CASVP a coutume d’attendre le
jugement du tribunal correctionnel avant de réunir une CAP disciplinaire afin
que la sanction demandée par le CASVP soit en totale corrélation avec la
décision du tribunal.
Or,
dans la présente affaire, le CASVP a demandé le passage de notre collègue
devant le conseil de discipline AVANT d’avoir la décision du Tribunal de
Grande Instance. Étant donné que la relaxe a été prononcée sans que le CASVP
n’ait fait appel de ce jugement, normalement la sanction disciplinaire aurait
dû être abandonnée. Que nenni.
3.
La
direction générale du CASVP avait toute latitude pour suspendre la décision de
la sanction disciplinaire en attendant le jugement du tribunal correctionnel.
Elle n’a pas souhaité le faire !
Pour
finir, la direction générale a conclu à une exclusion temporaire de 12 mois
dont 6 mois ferme. Soit 6 mois sans salaire où les dettes de « Monsieur M » se sont accumulées et
les créanciers harcèlent quotidiennement par courriers recommandés ou appels
téléphoniques notre collègue pour factures impayées (loyers, assurance,
EDF…..).
Au
jour d’aujourd’hui, son banquier le menace d’une interdiction bancaire si sa situation
financière ne s’est pas améliorée dans les 15 jours.
Notre
collègue « Monsieur M » aura fini de purger les 6 mois d’exclusion le
31 octobre 2018. FO CASVP accompagnera « Monsieur M » le jour de sa
reprise prévue le 2 novembre 2018. Ses collègues attendent son retour avec impatience et apportent leur entier
soutien sachant que « Monsieur M » est un collègue très respectable
et dévoué.
FO
a suivi et soutenu ce collègue depuis le début de cette sordide affaire. Sans
notre accompagnement et notre soutien indéfectible, notre collègue aurait eu
une peine de prison assortie d’un casier judiciaire. De fait, il aurait été
radié des cadres et avec pour corollaire la perte de qualité de fonctionnaire.
FO prépare le retour
de « Monsieur M »
Afin
de préparer dans de très bonnes conditions le retour de notre collègue sur son
poste de travail prévu le 2 novembre 2018, FO, accompagnée de « Monsieur M » ont été reçus
le 15 octobre 2018 par le Directeur des Ressources Humaines, un représentant de
la sous-direction (SDSPA) et le responsable du bureau de gestion des personnels
hospitaliers.
FO
a rappelé la décision du jugement concernant la relaxe et l’inadéquation avec
la sanction prise par le CASVP s’agissant des 12 mois d’exclusion.
FO
a rappelé qu’une requête a été déposée au Tribunal Administratif de Paris afin
de faire annuler cette sanction disciplinaire et ainsi :
1.
Récupérer
les 6 mois salaires non perçus (durée de l’exclusion),
2.
Rétablir
ses droits (cotisations retraites non-cotisés pendant la durée de l’exclusion),
3.
Annuler
l’arrêté signé par la Maire de Paris justifiant une exclusion temporaire,
4.
Effacer
le dossier disciplinaire de son dossier administratif.
Par ailleurs, « Monsieur M » n’ayant plus aucune
ressource depuis 6 mois, FO a sollicité une aide financière auprès du
CASVP et dans l’éventualité d’un refus de ce dernier, notre organisation
syndicale envisageait la création d’un comité de soutien à l’ensemble des
agents du CASVP.
En effet, au 1er
novembre 2018, lors de son retour au travail, notre collègue n’aura même pas
les moyens financiers pour acheter son titre de transport pour exercer ses
fonctions. Face à ce dilemme et notre insistance, la direction générale a permis
à ce collègue de bénéficier d’une aide financière.
FO a demandé à ce que
le CASVP reconnaisse sa faute dans l’instruction de cette affaire et notamment
les manquements dans l’instruction du conseil de discipline.
Qui plus est, faute de
vacance de postes identiques sur un autre établissement, « Monsieur
M » récupérera son poste sur son établissement.
À cet effet, il est
regrettable de constater qu’afin de lui mettre une pression supplémentaire, la
direction a rappelé que notre collègue en cas de récidive aurait encore une
peine à purger de 6 mois de sursis. Autrement dit, une épée de Damoclès
au-dessus de sa tête !
En
clair, pendant 5 ans, cet agent ne doit faire l’objet d’aucune sanction sous
peine d’effectuer l’entièreté de sa peine à savoir ; 6 nouveaux mois sans
salaire. Une situation extrêmement délicate compte tenu de l’animosité de part
et d’autre.
À cette heure, la
requête déposée par l’avocat partenaire FO CASVP au tribunal administratif de
Paris n’a pas été jugée. Nous vous tiendrons informés des prochaines évolutions
de ce dossier.
Aujourd’hui, preuve en
est, qu’aucun (e) agent (e) n’est à l’abri d’une erreur disciplinaire pouvant
nuire définitivement à votre carrière professionnelle.
Afin d’éviter cela, il
est important de vous exprimer via vos suffrages lors des prochaines élections
professionnelles.
Aucune voix ne doit manquer pour permettre qu’une
organisation syndicale forte, en l’occurrence la nôtre, vous représente pleinement
lors des Comités Techniques (CT) et des Commissions Administratives Paritaires
(CAP).
Votez FO, le 6 décembre 2018, c’est protéger votre avenir !