LETTRE OUVERTE AUX MEMBRES DU CONSEIL D'ADMINISTRATION DU CASVP
Madame la Présidente,
Mesdames et Messieurs les membres du Conseil
d’Administration,
Le Centre National de l’Expertise Hospitalière (CNEH)
effectuera, très prochainement, suivant un calendrier établi des enquêtes
extérieures dans treize EHPAD gérés par le CASVP.
Après
auditions des responsables de ces établissements, le Centre National de
l’Expertise Hospitalière délivrera une accréditation à chaque EHPAD afin qu’il
poursuive son activité.
Ce moment sera très probablement l’occasion pour le
personnel soignant de rappeler à ces auditeurs que la qualité de prise en charge
des résidents passe par la qualité de la vie au travail, soit la qualité des
conditions de travail.
Aujourd’hui, dans sa grande majorité, les
professionnels soignants sont en souffrance. La qualité de prise en charge de
nos aînés est marquée par une succession de réformes gouvernementales
(convergence tarifaire) et divers protocoles internes à notre administration
dans un contexte économique très contraignant.
Ceci
entraine des relations sociales tendues, voire conflictuelles et parfois un
délitement des collectifs de travail.
La reconnaissance est absente à tous les étages
hiérarchiques et le dialogue social se transforme davantage par des informations
décidées par la direction générale que de réelles négociations. Le contenu du
travail néglige les aspects relationnels dans les prises en charges des
personnes âgées hébergées.
Le
manque de temps, l’intensification du travail, conduisent à une réduction de la
qualité et de la sécurité des soins.
Au CASVP, il n’y a plus besoin de réaliser des
enquêtes pour tenter d’expliquer les mauvaises conditions de travail. Les
chiffres sont connus et reconnus mais les pouvoirs publics, les Agences
Régionales de Santé, le Gouvernement, regardent et laissent faire.
Pire,
ils organisent la pénurie, la non qualité des soins et sont directement
responsables des résultats dramatiques qui font parfois la une des journaux.
Ce sont bien souvent des problèmes d’organisation et
de moyens, mais personne ne veut se pencher sérieusement sur les réponses qu’il
conviendrait d’y apporter.
Force ouvrière a, à maintes reprises, soulevé les
problèmes d’organisation du travail et des moyens, mais pas seulement. Pour
exemple : nous revendiquons depuis plusieurs années le versement de la
nouvelle bonification indiciaire aux
personnels soignants (aides soignants et infirmiers) au même titre que leurs
homologues de l’AP/HP qui travaillent dans les mêmes conditions en service gériatrie.
Sur ce point, nous vous demandons de bien vouloir porter le vœu d’une
modification des conditions d’attribution de la nouvelle bonification
indiciaire (NBI) afin d’y inscrire ces personnels. Un autre fait, le refus
d’autoriser plus de trois semaines de repos consécutifs (en période estivale)
pour des raisons de sous effectifs. Enfin, la différence de traitement du
calcul des pensions de retraite entre les aides soignants de la fonction
publique territoriale et ceux de la fonction publique hospitalière.
À
cela, le CASVP, contraint par la convergence tarifaire, a dû restreindre au
strict minimum les emplois des personnels au chevet des résidents.
Tous ces constats entraînent un épuisement
professionnel et bien sûr un absentéisme qui bat chaque année de nouveaux
records.
Pour que la démarche qualité en EHPAD ne reste pas un
leurre sans moyens, notre organisation syndicale vous demande solennellement de
bien vouloir prendre les mesures essentielles en interne au sein du Conseil
d’Administration (NBI et la prise de quatre semaines de congés annuels) et au
niveau régional (effectifs) et gouvernemental (pension de retraite) afin
d’améliorer les conditions de vie de nos aînés et celles des personnels
soignants.