Au moment où les rapports issus du débat sur la dépendance soulignent l’aspect stratégique du secteur de l’Aide à Domicile dans la poursuite de la politique de maintien à domicile en faveur des personnes en perte d’autonomie, FO tient à rappeler que la réalité du terrain et des salariés du secteur privé est toute autre.
Des associations de ce secteur sont en redressement judiciaire, les conditions de travail se dégradent et les droits de ces salariés ne sont toujours pas respectés.
Face à ces situations inacceptables, partout, les salariés se révoltent et sont en grève, pour défendre leurs droits.
FO est solidaire et partie prenante de leur combat et apporte son soutien aux travailleurs de l’Aide à Domicile de l’Aube (10), l’Aveyron (12), l’Isère (38), la Loire (42), l’Orne (61), la Savoie (73), le Tarn et Garonne (82), …
À Paris, ces derniers mois, Monsieur Bertrand Delanoë, Maire de Paris en collaboration avec Madame Laure de la BRETÈCHE, Directrice Générale du Centre d’Action Sociale de la Ville de Paris (CASVP), ont mis en oeuvre une réforme du service d’aide à domicile public parisien tendant à concurrencer les associations parisiennes d’aide à domicile.
Ainsi, les agents publics effectuant leurs missions jusqu’alors principalement auprès des personnes âgées du lundi au vendredi de 8h30 à 17h30 se verront intervenir dès le 1er janvier 2012 non seulement chez les personnes âgées mais également chez l’ensemble des bénéficiaires de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA).
Aucune création poste n’a été envisagée mais à l’inverse un redéploiement des personnels administratifs et sociaux dans d’autres secteurs d’activités.
De surcroît, ces fonctionnaires opérant à domicile devront assurer cette mission 7j/7j de 8h00 à 20h00 y compris les jours fériés pour un salaire de début de carrière identique au SMIC un peu plus de 1000€.
De surcroît, ces fonctionnaires opérant à domicile devront assurer cette mission 7j/7j de 8h00 à 20h00 y compris les jours fériés pour un salaire de début de carrière identique au SMIC un peu plus de 1000€.
Que pense le Maire de Paris des risques psychosociaux liés en partie au temps de travail et notamment aux horaires antisociaux ?
Est-il oui ou non favorable à l’extension du travail le dimanche dans la capitale ?
Cette « réorganisation » a été présentée aux trois organisations syndicales siégeant au comité technique paritaire du centre d’action sociale de la Ville de Paris. Cette demande d’avis n’a pas recueilli d’avis favorable des partenaires sociaux. FO a voté contre, la CGT et l’unsa se sont abstenues.
Au-delà d’une grave atteinte aux acquis des agents du CASVP, cette réforme à pour but de freiner les subventions allouées aux associations d’aide à domicile et à terme voir le risque que disparaissent ces dernières.
Au final, la municipalité parisienne aura économisé plusieurs centaines de milliers d’euros au détriment de ses fonctionnaires et mis en péril l’avenir de centaines de salariés du secteur privé opérant dans ce secteur professionnel.
De manière générale et au vu du nombre de reploiements des agents du service public parisien appelés vers d’autres missions impactant gravement le CASVP, notre organisation syndicale constate avec regret et amertume que la révision générale des politiques publiques (RGPP) prôné par le gouvernement actuel est tout simplement mis en pratique par l’exécutif parisien sous une autre forme.
Nous ne pouvons que condamner une telle mesure prise en dehors des réalités actuelles.