: FO CASVP: JOURNÉE DE CARENCE APPLICABLE AU 1er JANVIER SUR LA FICHE DE PAIE DE FÉVRIER

jeudi 11 janvier 2018

JOURNÉE DE CARENCE APPLICABLE AU 1er JANVIER SUR LA FICHE DE PAIE DE FÉVRIER



L’une des dispositions de la loi de finance 2018 prévoit le non versement de la rémunération au titre du 1er jour de congé de maladie ordinaire des agents publics et militaires.

La date de la mise en œuvre est au 1er janvier 2018 et ne concerne que les congés pour maladie ordinaire se produisant à partir de cette date.

Le premier jour de congé constitue le délai de carence pendant lequel aucune rémunération ne doit être versée, que celui-ci soit rémunéré à plein ou demi-traitement.

Le jour de carence est applicable pour chaque congé maladie, sauf :

  •   S’il s’agit d’une prolongation

  •   Si la reprise de travail entre 2 arrêts n’a pas excédé 48 heures


Effet sur la rémunération
Les rémunérations non versées comprennent la rémunération principale et, le cas échéant, les primes et indemnités dues au titre de la première journée de congé de maladie ordinaire.

Les sommes correspondant à la retenue effectuée se rapportent strictement à cette première journée.

Sont concernés :

  •   La rémunération principale ou le traitement de base ;
  • Les primes et indemnités qui suivent le sort de traitement y compris l’indemnité de résidence ;   
  • Les majorations et indexations outre-mer (indemnité de cherté de vie) ;
  • Les primes et indemnités versées aux fonctionnaires sauf :

1.      Les heures supplémentaires
2.      Les indemnités qui impliquent un service fait
3.      Les remboursements de frais
4.      Les avantages en nature…
Le supplément familial n’est pas concerné par cette mesure et continue à être versé en totalité.

Impact sur les cotisations et retraite
Le jour de carence ne donne lieu à aucune cotisation ni contribution, qu’elles soient salariales ou patronales. Le jour de carence est compté comme du service effectif et pris en compte pour la retraite.

Affichage sur la fiche de paie
L’affichage sur le bulletin de paie du montant de la retenue effectuée au titre du jour de carence ainsi que la date du jour à laquelle se rapporte cette retenue.

COMMENTAIRE FO
Hormis les congés de longue maladie, longue durée ou accident du travail, tous les fonctionnaires et contractuels se verront systématiquement supprimer un jour de salaire dès le premier jour de leur arrêt de travail et cela à chaque arrêt maladie.
Il s’agit là, d’une remise en cause des garanties statutaires et notamment de l’article 57 du Titre III (Loi 84-53 du 26 janvier 1984 - statut des agents territoriaux) et de l’article 41 du Titre IV (Loi 86-33 du 9 janvier 1986 -statut des agents hospitaliers) qui stipulent : Celui-ci conserve alors l’intégralité de son traitement pendant 3 mois….
FO casvp, condamne les mesures gouvernementales qui visent à réaliser des économies sur le dos de tous les salariés, qui sont de plus en plus nombreux à ne plus pouvoir accéder aux soins dans le cadre d’un gel des salaires et d’une privatisation rampante de la Sécurité sociale. C’est bien une attaque contre les garanties et protections collectives et individuelles qui est en marche.
Selon une récente étude de l’Insee, si le jour de carence appliqué en 2012 et 2013 a réduit les absences pour raisons de santé de deux jours, il a augmenté celles de longue durée pour les agents de l’État. Toujours selon l’Insee, le coût fixe dû au jour de carence a pu amener certains fonctionnaires connaissant un problème de santé à hésiter à s’arrêter de travailler pour se soigner. Mais leur état de santé se serait dégradé ce qui les a conduit in fine à des arrêts plus longs.
À partir du 1er janvier 2018, chaque agent perdra donc la totalité de sa rémunération le premier jour de son congé maladie, soit 1/30 de son traitement, mais aussi 1/30 de ses primes et indemnités. Un agent à temps partiel perdra de façon proratisée.
Au lieu de sanctionner les fonctionnaires et de réaliser 270 millions d’économies sur leur dos en 2018 avec ce jour de carence, le gouvernement et les employeurs publics feraient mieux de se pencher sur leurs responsabilités en matière de médecine de prévention, car en ce domaine, comme dans d’autres, le constat est terrible : peu ou pas de médecins de prévention, peu ou pas de reconnaissance en maladie professionnelle. Par exemple, les agents, qui dans le cadre de leurs missions sont en contact avec le public, auront bien du mal à faire reconnaître leur congé en maladie professionnelle.
Comme en 2012, FO revendique l’abrogation du jour de carence !