Madame la Directrice générale,
Le CASVP 13 est confronté depuis quelques mois à
des incivilités, des menaces de mort, des agressions physiques, bref,
l’insécurité est montée d’un cran en juillet, août, et septembre 2018.
Le 4 octobre 2018, un usager
particulièrement agressif s’est présenté tout d’abord à l’accueil central de la
mairie du 13ème sans prononcer une parole désobligeante ou adopter
un comportement agressif.
Puis, il s’est rendu à la section du 13ème
située au 146 bd de l’hôpital à quelques encablures de la mairie du 13ème
et là face à un refus de sa demande, étant non Parisien, de bénéficier d’un
suivi social pour une éventuelle domiciliation, il a agressé le seul vigile en
poste et quelque temps plus tard un policier dépositaire de l’autorité
publique. Menotté, il a été conduit au poste de police.
Force est de reconnaître que ces agressions
multiples sont le fait très souvent d’un manque de personnels. Dans les
sections des 17ème, 18ème 20ème les agents de
sécurité sont au nombre de 2 ou 3 agents. Alors que le 13ème
arrondissement de Paris, selon le dernier recensement, la population a été
estimée à plus de 171 000 habitants et seulement un vigile.
Enfin, il est important de souligner que le CASVP
13 est un établissement situé in situ à la mairie du 13ème et, à cet
effet, devrait normalement bénéficier de la présence des agents de sécurité
relevant de la direction de la prévention, de la sécurité et de la protection
de la ville de Paris (DPSP).
Comme vous le savez, l’entrée du CASVP 13 se
situe au 146 bd de l’hôpital à quelques mètres de l’entrée principale de la
mairie du 13ème mais ne dispose que d’un seul agent de sécurité, un
vigile, en somme, ce qui, vous en conviendrez, est notoirement insuffisant.
Or, le contrat qui lie le CASVP et la société
privée pour l’affectation de vigiles au CASVP 13 doit prendre fin le 31 décembre
2018. Sa non-reconduction permettrait en outre de saisir cette opportunité via
deux mesures dont l’efficacité ne serait pas à prendre à la légère :
D’une part,
permettre l’accueil des usagers et des personnels à l’accueil général de
la mairie du 13ème comme cela se faisait auparavant. Autrement dit,
la fermeture définitive du 146, bd de l’hôpital.
D’autre part, les personnels du CASVP et de la
mairie de Paris bénéficieraient d’une stricte égalité de traitement en matière
de surveillance et de protection de la part des agents de la DPSP dont les
effectifs ont été renforcés depuis le 1er janvier 2018 par
l’intégration de 2000 agents provenant de la Préfecture de Police.
Par ailleurs, et toujours sur le même sujet, il
est à noter que les agents en fonctions à la
DPSP ont pour mission, entre autres, d’assurer la protection de
l’ensemble des équipements municipaux, des usagers qui les fréquentent et des
personnels qui y travaillent. In fine, la DSPS préconise aussi l’installation
de dispositifs de sûreté.
Pour information, les personnels de la 13ème
section et notamment les agents du service solidarité ont été grandement
traumatisés par l’agression qui s’est produite le 4 octobre 2018 à l’accueil
général de la section dont les locaux sont communicants aux leurs.
Apeurés et recroquevillés dans leurs bureaux,
n’osant plus sortir, ils sont restés très longtemps dans un état de stress
permanent et dont les séquelles perdurent jusqu’à aujourd’hui. Pour preuve, deux des
agents dudit service solidarité dont une femme enceinte sont en congé de
maladie.
Pour clore ce chapitre, le psychiatre appartenant
à la cellule de soutien psychologique a rencontré les agents en question le
jour même de l’agression vers 15h30 et doit rendre ses conclusions
prochainement en espérant que des mesures radicales soient enfin prises.
Pour notre organisation syndicale et en
conformité avec les desiderata des agents, étant donné que les locaux du CASVP
et de la mairie de Paris constituent un même et grand établissement, ne
serait-il pas judicieux d’instaurer une entrée et un personnel de sécurité uniques
pour les usagers et les personnels (CASVP et mairie du 13 réunis).
Par voie de conséquence, et au regard des enjeux
importants que constitue la lutte contre les incivilités de toutes sortes, j’ai
l’honneur, à cet égard, de vous demander de bien vouloir me recevoir afin que
de part et d’autre nous puissions réfréner un tant soit peu la peur et
l’angoisse qui oppressent ces personnels depuis de nombreux mois via des
dispositions sûres et efficaces.
Comptant sur votre attachement au dialogue
social,
Je vous assure, Madame la Directrice générale, de
ma parfaite considération.
PJ : copie à Madame Anne HIDALGO, maire de
Paris.
copie à Monsieur Jérôme COUMET, maire du 13ème .