Du
Président de la République au 1er Ministre en passant par le
Ministre de l’Action et des comptes publics, chacun y va de sa petite phrase
pour expliquer pourquoi il faut moderniser la Fonction Publique au prétexte
qu’elle n’est pas adaptée à son époque.
De
désinformations en véritables mensonges, on annonce la création d’un plan de
départ volontaire pour les agents qui refuseraient une mobilité forcée, la
rémunération au mérite, le recours au contrat au détriment du statut et du
dialogue social.
Ajoutons
à cela depuis l’arrivée de ce Gouvernement, le gel du point d’indice, la
réinstauration du jour de carence, la hausse de la CSG non compensée dans le
temps, etc.
Ainsi,
ces hommes politiques qui dirigent le pays présentent le statut général des
fonctionnaires, ses valeurs, ses missions publiques comme un ensemble
archaïque, sclérosé depuis des décennies. Quelle claque ou mépris affiché pour
les hommes de l’armée des ombres qui ont siégé au Conseil national de la
Résistance (CNR) au sein duquel se préparait, en instance, en germe, le futur 1er
statut des fonctionnaires de 1945. Décidément, tout fout le camp !
-Faut-il
rappeler aussi que le statut général des fonctionnaires du 13 juillet 1983 découlant
des lois de décentralisation de 1982 a subi depuis plus de 200 modifications
législatives et réglementaires pour justement s’adapter en permanence aux
nouveaux besoins de nos concitoyens et prendre en compte l’évolution des missions.
-Faut-il
rappeler que les dispositifs permettant des départs anticipés à la retraite ou
des départs volontaires de la Fonction publique ont existé ou existent
encore (délibération CASVP n° 75 du 15 octobre 2015) ?
-Faut-il rappeler que sur 5,5 millions
d’agents publics, les agents non titulaires (donc sous contrat) sont déjà 1
million ?
-Faut-il
rappeler qu’une partie de la rémunération (les primes) prend déjà en compte la
manière de servir des agents ? Non, tout cela est inutile, ils le savent pertinemment…
cela démontre que les arguments fallacieux avancés ne sont que prétexte pour
masquer l’essentiel.
La
volonté réelle du Président de la République et du Gouvernement est la casse du
statut général des fonctionnaires dont la valeur du point d’indice, le principe
de carrière, et la séparation du grade et de l’emploi sont la colonne
vertébrale.
Le seul moyen de les faire reculer dépendra de notre
capacité à établir le rapport de force. Tout le reste n’est que littérature.