: FO CASVP: RSA : DEVONS-NOUS TOUT ACCEPTER ?

vendredi 18 décembre 2009

RSA : DEVONS-NOUS TOUT ACCEPTER ?


FO interpelle le Maire de Paris sur la mise en place du Revenu de Solidarité Active (RSA) à Paris.


Monsieur le Maire de Paris,

Conscients du rôle essentiel de leurs missions auprès des parisiens démunis, les travailleurs sociaux s’interrogent sur les réels objectifs du département de paris à travers la mise en place du RSA.

S’agit-il, pour le département, de transformer les services sociaux en une entreprise commerciale chargée de la surveillance sociale ?

S’agit-il d’expérimenter un dispositif RSA indéniablement technocratique, lourd, compliqué, voire tout simplement incompréhensible ?

En effet, l’objectif fixé par le département de paris répond à une logique purement comptable : augmenter la production de contrats RSA. C’est d’ailleurs, l’enjeu principal pour le département de paris. Dans tous les cas, cela est écrit dans le document de référence remis aux travailleurs sociaux, (page 5) : augmenter la contractualisation.

Cet objectif heurte inévitablement les travailleurs sociaux !
Il n’est plus demandé aux travailleurs sociaux d’apporter une réponse, ou une proposition adaptée. Non, c’est la logique du contrat à tout prix ! Autrement dit, le dispositif prime l’intérêt de l’usager du service public.

Ainsi, à la demande d’obtenir, en autres, un emploi ou un logement, le travailleur social doit proposer un contrat, et de surcroît, le réaliser rapidement le cas échéant, au mépris de toute éthique élémentaire, dénoncer l’usager qui ne donne pas suite aux propositions de RDV, appelées dorénavant : convocations.

Monsieur le Maire, raisonnablement, il ne peut être demandé aux travailleurs sociaux de
«vendre du RSA », comme on vend des abonnements téléphoniques, avec des lettres de relance tous les 15 jours.

Que dire sur la simplicité du dispositif RSA parisien ?

Admettons-le : le record de complexité est battu !

À titre d’exemple, une personne isolée avec enfant à charge et inscrite au pôle emploi, sera orientée vers pôle emploi, sauf si, elle est au chômage (sans activité) depuis deux ans.

Dans ce cas là, cette même personne sera orientée sur les services sociaux, car cela est connu de tous, les services sociaux proposent du travail…

Vous en conviendrez, dans ces conditions, les bénéficiaires du RSA seront souvent orientés vers les services sociaux.

Monsieur le Maire, cette loi, déjà très compliquée, devient, dans son application encore plus incompréhensible. De même, l’apport prochain du logiciel « ISIS » ne pourra remplacer les indispensables moyens humains supplémentaires dans l’ensemble des services sociaux.

Aussi, les travailleurs sociaux, soutenus par le syndicat FO, sollicitent l’ouverture d’une constructive négociation sur la base revendicative suivante :

1)arrêt immédiat de toutes les pressions exercées sur les personnels de la filière sociale consécutive au RSA (contrats, file active…) ;

2)attribution des moyens humains et donc augmentation des effectifs et revalorisation des régimes indemnitaires ;

3) prise en compte de l’augmentation du nombre de bénéficiaires du RSA à paris :

63157 bénéficiaires au mois de septembre, soit une augmentation de 8% par rapport au mois de juillet.
l’augmentation du nombre de bénéficiaires du RSA par rapport au nombre de bénéficiaires du RMI en juin 2009 (47723), soit 15434 allocataires supplémentaires (sources : CAF/UD.FO).

4) modification profonde et, donc certification du dispositif RSA.


Je vous assure, Monsieur le Maire de Paris, de ma parfaite considération.

Sandrine BISCOS
AS principale
Sections FO/sociaux