Vous n’êtes pas sans savoir que la politique municipale parisienne en matière de créations d’emplois a pris fin depuis au moins quatre ans au CAS-VP.
Le 23 mars 2009, dans le cadre d’une rencontre avec les organisations syndicales et notamment notre syndicat, Monsieur Bertrand DELANOE, Maire de Paris, a confirmé ce choix et nous informe par ailleurs que depuis 2001, 6000 emplois ont été créés à la Ville de Paris.
Les motifs actuels invoqués pour ne plus recruter sont :
- les droits de mutation en 2009 évalués à 700 millions d’Euros ont baissé de 250 millions d’Euros par rapport à 2008. Entre temps, il est important de souligner que les droits de mutation ont représenté tout de même 5 milliards d’Euros entre 2001 et 2008. Une manne financière sans réel impact en matière d’effectifs supplémentaires sur le CAS-VP.
Paradoxalement, le Maire de Paris dément, dans les colonnes du journal " le Monde du 25/11/2009 ", la création d’effectifs en indiquant que l’augmentation des effectifs s’est faite à coût quasiment constant, 8700 employés étant contractualisés. (sic).
Fort de ces chiffres et de la situation actuelle, le CAS-VP s’inscrit-il à terme dans une politique de redéploiement des effectifs ?
À preuve, quelques exemples concrets :
Depuis de nombreuses années, les associations privées suppléent le CAS-VP dans le cadre des interventions auprès des usagers via les aides à domicile. Conséquence : les aides à domicile dans nombre de sections interviennent que très peu à raison quelque fois de trois ou quatre personnes âgées.
Ainsi, cette baisse constante a été planifiée et organisée par le CAS-VP dont le coût des interventions et les plages horaires sont plus contraignants que leur concurrent du privé.
À cet égard, il apparaît très plausible qu’à terme les services de soutien à domicile disparaissent : 350 aides à domicile, agents sociaux, seront concernés et feront l’objet d’un possible redéploiement massif vers les EHPAD, résidences services, restaurants émeraude…
Comme vous savez, les EHPAD du CAS-VP manquent cruellement d’agents. L’audit de mars 2008 entérine ce fait et mentionne, entre autres, la phrase importante suivante : " les conditions de travail sont rendues difficiles par la pénurie de personnel ".
Au surplus, un fait plus grave encore, le Maire de Paris s’inquiète du devenir des maisons de retraite médicalisés au motif que les personnes accueillies en Unité de Soins de longue durée dans les hôpitaux seront désormais pris en charge par les EHPAD.
En effet, selon la décision unilatérale de l’AP/HP, 800 lits d’USLD en Ile de France dont 200 à Paris sur la période 2006/2009 seront supprimés.
Nonobstant ce constat sévère et concret, la pénurie de personnel continue en intensité.
Pour preuve, les concours sur titres organisés par le CAS-VP font apparaître très souvent que le nombre de lauréats est très très en deçà du nombre de candidats proposés. Alors, pourquoi ce hiatus grandissant entre l’offre et la demande ?
En outre, il est à noter que la publicité véhiculée pour le recrutement des personnels soignants via le salon infirmier reste dans l’ensemble atone. Encore plus grave, et couronnant le tout, les infirmières du CAS-VP partent en masse à l’AP/HP où les carrières sont plus avantageuses. (mention faite dans l’audit de mars 2008).
Par ailleurs, dans les sections, les aides facultatives croissent mais les effectifs restent stables et les files d’attente toujours à flux tendu.
De surcroît, les quelques réformes entreprises ici ou là à savoir ; le non-report des congés au 31 mars de l’année suivante et l’ouverture des sections jusqu’à 18h ne sont pas de nature à calmer les esprits mais plutôt à relancer voire durcir un mécontentement latent prêt à émerger.
Pour notre organisation syndicale, le développement de guichets uniques qui a pour corollaire une polyvalence absolue nécessite des recrutements massifs et non des redéploiements vers lesquels se dirige sciemment le CAS-VP et la municipalité parisienne.
En conséquence, j’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir nous apporter des réponses claires et précises à ces deux questions qui forment l’essentiel de nos préoccupations.
Le CAS-VP recrutera t–il de nouveaux fonctionnaires dans la filière administrative et hospitalière ?
Le CAS non seulement ne procédera à aucun recrutement supplémentaire d’agents dans les filières concernées mais appliquera t-il la politique du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite ?