Le mouvement est suspendu après la signature d’un accord qui reprend les revendications portées depuis un mois et demi par les travailleurs. Il a permis notamment d’acter les 200 euros d’augmentation salariales.
La grève générale va être suspendue en Guadeloupe après la signature cette nuit d’un protocole appelant «à la reprise de l'activité normale» entre l’Etat et le collectif LKP regroupant notamment l’ensemble des syndicats de l’île, dont FO. Après un mois et demi, ce texte récapitule les avancées obtenues par rapport aux 146 revendications portées par le collectif, notamment pour accroître le pouvoir d'achat de la population. L’accord salarial «Jacques Bino», du nom de syndicaliste mort le 18 février, qui prévoit une augmentation de 200 euros des bas salaires lui est annexé. Sachant que le MEDEF a rejeté cet accord, le LKP a prévenu que toutes les entreprises auront tout intérêt à l’appliquer si elles ne veulent pas entrer de nouveau en conflit avec les travailleurs qui ne manqueront pas d’exiger d’elles les augmentations auxquelles ils ont désormais droit. Pour le reste, le protocole de «fin de conflit», qui compte pas moins de 165 articles, acte notamment une baisse du prix des repas scolaires, une hausse de 200 euros des bourses étudiantes ainsi que l’octroi d’une «prime de solidarité active» de 200 euros aux «51.000 foyers les plus pauvres» et une autre «prime exceptionnelle» de 100 euros aux «80.000 foyers les plus pauvres». Il prévoit également un «revenu supplémentaire temporaire d'activité» (RSTA), pour une période de 36 mois, aux salariés du privé jusqu'à 1,4 SMIC inclus. Un fonds de soutien au bénéfice des allocataires du minimum vieillesse et de l'allocation adulte handicapé doté de 3 millions d’euros sera par ailleurs mis en place. Pour soutenir le pouvoir d’achat, il est prévu l’établissement «avant la fin du mois de mars 2009», d'une liste de produits de première nécessité au sein de «100 familles de produits». A ce «chariot de la ménagère», il sera ajouté une liste de 50 produits usuels (fournitures scolaires, électroménager, pièces automobiles...). Le mouvement a permis d’ores et déjà d’obtenir la mise en œuvre immédiate du gel du prix du pain et des loyers ainsi que la baisse des tarifs bancaires (jusqu'à 5 à 10% sur certains services), des carburants (de 43 centimes pour l'essence sans plomb et de 40 centimes pour le gazole), de l’eau (jusqu'à 10% par m3) ou des transports terrestres interurbains (-20%). Les autres points du protocole concernent l’Education, la formation, l’emploi des jeunes, la production agricole et la pêche ou encore l’aménagement du territoire et des infrastructures. Quant au paiement des 44 jours de grève, le texte stipule que «des réunions soient organisées entre l'autorité d'emploi, les agents et les organisations syndicales représentées dans l'administration et les entreprises concernées, avant toute retenue de salaires».Les yeux en Outre-Mer devraient désormais se tourner vers la Martinique qui entame aujourd’hui son 30ème jour de en grève générale et La Réunion où un appel à une grève générale et reconductible contre la vie chère et pour des hausses salariales vient d'être lancé.