L'avenir des Services Sociaux de Proximité (SSP) est plus que jamais déterminé par les efforts de ses agents. Ils doivent surmonter les problèmes organisationnels et fonctionnels auxquels font face de nombreux services. En réponse à une mobilisation des travailleurs sociaux de l'EPS 10, les syndicats FO et UNSA, après avoir rencontré de nombreux SSP en EPS, ont été reçus en audience par la Sous-Directrice de la Sous-direction des territoires.
Les agents des SSP sont confrontés à une charge de travail en constante augmentation, avec des missions de prévention en hausse (signalements à la mairie, aux pompiers, à la police, etc.), des missions qui sont déviées vers le SSP alors qu'elles relèvent des partenaires, une multiplication des Informations préoccupantes (IPE), une pression pour la contractualisation RSA, des actions "aller-vers", des actions collectives et un contexte d’insécurité croissante mal gérée.
De plus, ils doivent faire face à des inquiétudes concernant l'arrivée de nouvelles missions (par exemple, l'accueil des personnes sans domicile fixe), subir la fatigue engrangée du fait des postes qui ne sont pas remplacés lorsqu'un collègue tombe malade, des postes qui restent vacants pendant des mois, faire face à des interrogations déontologiques, notamment concernant les nouvelles pratiques à adopter (par exemple, le dossier social numérique). Cet excès de charge mentale professionnelle génère des conditions de travail stressantes.
Lors de la réunion avec la SDT, les agents ont exprimé ces préoccupations et espéraient des réponses concrètes, y compris la reconnaissance d'un ordre de priorité dans les missions à exercer, le bornage des files actives et IP, qui leur permettrait d'adapter localement la charge de travail aux ressources disponibles.
Cependant, la représentante de la Sous-direction a répondu de manière catégorique : « je ne donnerai pas mon aval » sans des chiffres précis et des informations détaillées provenant de chaque SSP.
Elle a suggéré d'améliorer les circuits d'information, de revoir certaines procédures, et de faire plus appel aux conseillers techniques de la SDT. Mais ces propositions semblent surtout démontrer une méconnaissance de la réalité du travail sur le terrain.
En l'absence de mesures concrètes de la part de la SDT, les agents se retrouvent avec une consigne simple mais irréalisable : accomplir toutes les missions d'aujourd'hui et de demain, comme ils le peuvent, au détriment de leur santé et de leur sécurité.
Les syndicats ont conclu que la SDT privilégie le curatif au préventif et invite en quelque sorte les SSP à prouver qu'ils sont en difficulté avant de recevoir une aide éventuelle.
Pour aller de l'avant, la mobilisation des agents des SSP sera essentielle. Une assemblée générale est prévue à la rentrée pour tous les SSP afin de mettre en place un plan d'actions. Il est crucial de recueillir les revendications par arrondissement dès maintenant, et de former des collectifs d'agents qui pourront se rapprocher de nos syndicats pour commencer à se fédérer et à constituer une force qui pèsera dans le combat à venir. Ainsi, face à ces défis considérables, la mobilisation collective des agents des SSP et l'engagement syndical s'avèrent indispensables pour influencer les décisions à venir et préserver la qualité des services sociaux de proximité.
